Kunstmuseum Basel, Ausstellung 'Verso'. Foto/Photo: TES

L’exposition « Verso » montre ce qui se cache au dos des tableaux et des œuvres peintes (religieuses) du XIVème au XVIIIème siècle. Trente-six œuvres d’art de la collection du musée sont présentées dans une disposition spécialement conçue pour permettre aux visiteurs de voir les deux faces des tableaux.

À cette époque, ces œuvres d’art n’étaient pas exposées dans les musées, mais exclusivement dans l’environnement de mécènes religieux ou laïques. À l’époque, la signification était claire dans leur contexte.

Dans les musées, ce contexte fait défaut et, aujourd’hui, la signification du symbolisme et de la visualisation est le plus souvent inconnue. Le verso offre souvent des informations et, parfois, il s’agit même d’œuvres d’art en soi. C’est ce qui rend cette exposition originale si intéressante.

Hans Holbein le Jeune, 1516, Jacob Meyer zum Hasen (maire de Bâle) et son épouse Dorothea Kannengieser avec les armoiries de la famille appliquées au ‘verso’ en 1520. Kunstmuseum Basel, Amerbach-Kabinett

L’exposition présente un contexte historique, social, religieux et dynastique qui ne peut normalement être étudié que par le personnel du musée. L’exposition ouvre ainsi de nouvelles perspectives sur des œuvres d’art même très connues (entre autres de Hans Baldung, Lucas Cranach l’Ancien, Hans Holbein le Jeune, Ambrosius Holbein et Konrad Witz).

Artiste inconnu, XVIème siècle. Image de David Joris alias Johann von Brügge, vers 1544. Inscription en latin et en allemand apposée en 1559. Kunstmuseum Basel, Amerbach-Kabinett

L’exposition présente différentes facettes avec des images « verso » en huit sections et offre une multitude d’observations sur les motifs, mais aussi, par exemple, sur le matériel réutilisé.

L’exposition s’achève aussi sur les cas où les artistes explorent le rapport entre les faces avant et arrière d’une œuvre. Par exemple, en 1517, Niklaus Manuel Deutsch crée un trompe-l’œil: son fin tableau a l’apparence d’un dessin en clair-obscur sur papier coloré caractéristique de cette époque.

Niklaus Manuel (dite Deutsch), 1517, Bathsheba baignant (recto); le mort comme soldat et une jeune femme (verso) , 1517. Collection: Kunstmuseum Basel, Amerbach-Kabinett. Photo Martin P. Bühler

Le peintre a également muni la face arrière d’une représentation encore plus spectaculaire que celle de la face avant,  utilisant les deux côtés de la feuille.

Impressions de l’exposition

Le maître de Sierentz, St. George et le dragon, vers 1445, la lamentation du Christ, aile droite d’un retable. Collection: Kunstmuseum Basel, Amerbach-Kabinett. Photo Martin P. Bühler