Pratteln, Galerie Beyeler, Ausstellung Schweizer Garde, 2019. Foto/Photo: TES.

La Suisse et le Saint-Siège

La Confédération et le Saint-Siège entretiennent des liens historiques étroits. Le 1er octobre 2021, le Conseil fédéral a décidé d’établir l’Ambassade de Suisse auprès du Saint-Siège, à Rome, ville éternelle.

La célébration, reportée d’un an en raison de la pandémie actuelle, marque le centenaire de la reprise des relations diplomatiques entre la Confédération et le Saint-Siège. Elles avaient été interrompues pendant près d’un demi-siècle entre 1873 et 1920.

Apostolische Nuntiatur, Berne. Photo: Nonciature – Conférence des évêques Suisses (eveques.ch)

Établie en 1586 à Lucerne, la nonciature apostolique en Suisse est la plus ancienne représentation permanente du Vatican au nord des Alpes. En 1873, les événements du « Kulturkampf » (combat pour la civilisation), un conflit culturel et religieux, fermement condamné par le pape Pie IX, a entraîné la rupture des relations diplomatiques entre la Suisse et le Saint-Siège, qui n’ont été rétablies qu’en 1920.

La Suisse est connue pour sa tradition historique, remontant au XIVème siècles, d’hommes servant dans des armées étrangères comme mercenaires. Le mercenariat, autrefois une pratique largement acceptée, a été interdit par la Constitution de 1848 et abandonné au XIXème siècle avec l’institutionnalisation de la neutralité en tant que principe de la politique étrangère suisse, principe toujours en vigueur aujourd’hui.

Actuellement, la seule exception est la Garde suisse pontificale (Pontificia Cohors Helvetica), fondée en 1506 par le pape Jules II (1443-1513). Elle est chargée de protéger le Pape et son palais officiel dans la Cité du Vatican. La Garde est une institution du Saint-Siège et pas du Vatican comme état souveraine (les accords de Latran du 11 février 1929).

Andrea Aacchi, Jan Miel, Filippo Gagliardi, L’ église Il Gesù  Rom, 1640. Collection Nazionali d’Arte Antica di Roma. Exposition ‘Baroque. Époque de contrastes’ Musée national Zurich

Détail: la Garde suisse

Le 15 février 1929 à la suite des accords de Latran, signés le 11 février 1929, entre l’Italie et le Vatican, le Conseil fédéral indique que « quiconque pourra y prêter service, comme c’est le cas actuellement, sans l’autorisation du Conseil fédéral » car la Garde suisse n’est pas considérée par les autorités suisses comme un corps d’armée étranger.

Raphael (1483-1525), Julius II, 1511. Foto/Photo: Wikipedia

La Garde suisse pontificale se renforce. Elle passe de 110 à 135 hallebardiers qui s’engagent pour au moins 26 mois à protéger le pape et le Vatican, hallebarde à la main, revêtus d’une cuirasse, d’un casque à plumes rouges et de leur célèbre uniforme bouffant.

La plus petite et plus ancienne armée du monde cherche de nouvelles recrues, ce qui n’est pas facile à trouver de nos jours car les conditions pour devenir garde suisse sont nombreuses.

Pratteln, Galerie Beyeler, L’exposition ‘La Garde suisse’, 2019. Photo: TES.

Pour être engagé, il faut être un homme – ou une femme dès 2027 – de nationalité suisse, catholique pratiquant, avoir entre 19 et 30 ans, jouir d’une santé et d’une réputation irréprochables, mesurer au moins 1,74 mètre, être en possession – au minimum – d’un certificat fédéral de capacité (CFC) ou d’un diplôme de maturité et avoir terminé l’école de recrues.

Pratteln, Galerie Beyeler, L’exposition ‘La Garde suisse’, 2019. Photo: TES.

Le musée de la Garde suisse de Naters présente une exposition permanente. Selon une ligne chronologique, nous retrouvons les portraits des commandants des 500 dernières années – la Garde reste et perdure. En face des portraits, on peut suivre l’évolution à travers des évènements sportifs, politiques ou la mode.

Les commandants des 500 dernières années en portrait. Le musée de la Garde, Naters.

Dans des chambres reconstituées de 1500, 1900 et 2000, les explications nous aident à comprendre pourquoi des jeunes hommes de l’époque et d’aujourd’hui entreprennent le voyage vers Rome.

La salle des trésors des gardes contient des objets personnels que les gardes et leurs proches ont transmis au musée : entre autres, des albums photos, des médailles, le disque d’or de la fanfare de la Garde, des souliers de mariage, des cartes d’identité du Vatican, des figurines en uniforme.

Les visiteurs découvrent l’histoire des objets dévoilée par leurs propriétaires. Des documents en plusieurs langues accompagnent les visiteurs tout au long de leur parcours.

Source et plus d’informations : Le musée de la Garde suisse  de Naters

et:Le monument du Lion de Lucerne   – The Swiss Spectator (swiss-spectator.ch)

La Fondation pour la Rénovation de la Caserne de la Garde Suisse 

L´objectif de la Fondation est la rénovation des bâtiments de la caserne et des autres infrastructures de la Garde.

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.

La  Garde suisse. Galauniform. Collection Musée national Zurich

Galauniform, c. 1820. Collectiion: Rätisches Museum, Coira.

La Garde Suisse. le 20 août à Lugano. Photo: TES.