Murten/Morat. Photo/Foto: TES.

La Ville de Morat

L’existence de Morat remonte à l’époque celtique, bien qu’il n’existe aucune preuve archéologique ou écrite. Cependant, le nom de Mori-dûnum est issu de la langue celtique et signifie forteresse au bord du lac.

On détient peu d’information jusqu’en l’an 1000, alors que la ville faisait partie du royaume de Bourgogne. Après la dissolution de ce royaume en 1032, les ducs de Zähringen fondèrent vers 1170 la ville actuelle sur la rive sud du Lac de Morat.

Mais là aussi, l’avènement de la fondation est difficile à définir, faute de témoignage daté faisant référence à cet événement. Après l’extinction de la maison de Zähringen en 1218, Morat obtint l’immédiateté impériale et devint une ville libre du Saint-Empire romain.

Collection: Musée de Morat

Cela fut cependant de courte durée car en 1255 Morat se mit sous la protection du Comte Pierre de Savoie. Durant les guerres de Bourgogne (1474-1477), Morat jura fidélité (1475) aux villes de Fribourg et Berne.

Après les batailles de Grandson et de Morat en 1476, Fribourg et Berne gouvernèrent la ville jusqu’en 1798 en changeant d’administration tous les cinq ans.

Le célèbre panorama de la bataille de Morat, qui se déroula le 22 juin 1476, mesure environ 100 mètres de long pour 10 mètres de haut.

Lors d’Expo.02, le panorama est montré au public dans le monolithe de l’architecte Jean Nouvel érigé sur l’arteplage construit sur le lac Morat. Depuis, on peut en faire une visite sur internet car la toile se trouve dans dépôt militaire depuis 17 ans.

A l’instigation de Berne, Morat adopta la réforme en 1530. En 1803, Napoléon attribua Morat, ville protestante, au canton catholique de Fribourg. En effet, le canton a choisi de conserver le catholicisme lors de la réforme. Cependant une partie du canton de Fribourg, dont Morat, est restée protestante.

le Régiment extérieur. Collection: Musée de Morat

Morat fut à l’origine une ville germanophone et elle l’est aujourd’hui encore en majorité, bien qu’elle constitue l’un des liens entre la Suisse alémanique et la Suisse romande. De nombreux francophones y vivent également et donc des habitants militent actuellement pour une officialisation du statut bilingue de la ville.

Dans une certaine mesure, Morat a subi un développement similaire à celui de la ville de Fribourg qui, à l’origine germanophone, est devenue francophone.

Le caractère multiculturel, bilingue, protestant et catholique – une église catholique y est aussi érigée – de la ville est omniprésent, preuve en sont : les églises allemande et française, les langues allemandes (dialecte suisse alémanique) et françaises, les bâtiments d’origine savoyarde, allemande, française, bernoise, neuchâteloise, fribourgeoise et leurs styles d’époques différentes (gothique, renaissance, baroque et architecture et décoration du XIXe siècle).

L’ancienne zone portuaire, appelée quartier du Ryf, fut un important point de transbordement pour le trafic maritime à partir du Moyen Âge.

Les artisans pratiquaient leur métier. Il y avait alors des moulins, des auberges, des postes de douane, des entrepôts, des installations portuaires et des maisons avec de hautes pièces de stockage au rez-de-chaussée, situés directement sur le bord du lac.

Entre 1868 et 1890, un vaste réseau de petits canaux de drainage fut creusé dans la zone des trois lacs (lac de Neuchâtel, lac de Bienne et lac de Morat), ce qui a entraîné une baisse du niveau du lac de Morat d’environ 5 mètres, d’où l’extension de la zone riveraine.

La construction du port actuel avec ses quais dans les années 1893-1895 a également changé le visage du quartier du Ryf, qui est aujourd’hui exclusivement destiné aux loisirs.

(Source et informations complémentaires) : M.F. Rubli, Murten. Ein städtebaulicher Rundgang Morat, 1992).