La Riviera et la Witi de Soleure
3 septembre 2020
La ville de Soleure, chef-lieu du canton du même nom, abrita le siège de l’ambassade de France en Suisse de 1530 à 1792.
Au sein de la Confédération des XIII cantons – tous germanophones, à l’exception de Fribourg qui était bilingue – le français était la langue de la diplomatie et de l’élite des cantons occidentaux, à savoir Berne, Soleure, et Fribourg.
Les cantons francophones de Neuchâtel (principauté sous domination de la France, puis de la Prusse de 1504 à 1857), du Valais bilingue (membre associé de la Confédération), de Vaud (territoire occupé par Berne et Fribourg), de Genève (comté et évêché) et du Jura (principauté épiscopale de Bâle) n’étaient pas encore membres de la Confédération.
Plusieurs édifices rappellent l’influence française – royale – dans l’architecture de Soleure, tels que, entre autres, l’Hôtel de La Couronne, la cathédrale baroque Saint-Ours ainsi que les nombreux palais et autres bâtisses qui offrent un charme indéniable aux rues du vieux centre. C’est la raison pour laquelle Soleure est souvent appelée la « ville des ambassadeurs ».
Les liens économiques avec la France étaient principalement basés sur la conclusion de lucratifs contrats car Soleure mit des mercenaires – des milliers d’entre eux périrent – au service du roi de France.
Non seulement les édifices, mais aussi la cuisine méditerranéenne, les nombreux restaurants, le savoir-vivre et la culture très présente, avec notamment des musées et des théâtres, témoignent de siècles d’influence française.
La ville de Soleure a même une Riviera, nommée ainsi par les habitants. Ce quai de quelques centaines de mètres appelé le Landhausquai et situé le long de l’Aar fait penser, par beau temps et avec un peu d’imagination, à la Côte d’Azur.
En effet, les parasols colorés, l’arôme du café frais, les savoureuses pâtisseries, les délicieuses glaces y font régner une ambiance de vacances.
Pour information, le Landhaus, bâtisse construite au bord de l’Aar, servit autrefois de point d’amarrage pour les bateaux et fut le pivot du trafic fluvial, du transport de marchandises, notamment le vin, et du commerce pendant plusieurs siècles.
Le plateau d’Aar (die Aare Ebene), ‘la Witi’ entre Sololeure et Grenchen