Basel, Haus zur Mücke Foto/photo: TES.

La Suisse, pays des musées

Les premiers musées virent le jour lors la Renaissance italienne au XVème siècle. L’Antiquité, les modèles politiques et constitutionnels de Rome et de la Grèce et la (re)découverte d’auteurs grecs et romains ont entraîné un véritable engouement pour la collection au sein de l’élite.

Y furent exposés des objets antiques, tels que médailles, pièces de monnaie, statues, vases, objets de la vie quotidienne, inscriptions et de nombreux autres artefacts.

Les maisons et les jardins devinrent alors des salles d’exposition qui contenaient des collections privées appartenant à des familles princières.

Le pape Sixte IV (1414-1484) fit transférer en 1471 au Capitole, siège de l’autorité municipales, des bronzes que la papauté possédait depuis des siècles, notamment la célèbre Louve et la tête colossale de Constantin. Il y vit un outil de propagande utile pour attirer l’attention sur les relations entre la Rome antique et la Rome chrétienne avec le pape comme chef de l’église catholique.

Le pape Sixte IV (1414-1484). Photo: Wikipedia

Il n’eut certainement pas l’intention de fonder un musée, le concept n’étant pas connu à cette époque. Cependant, c’est ce qui arriva lorsque le public put admirer les objets présentés au Capitole : il devint le premier musée.

Durant les XVIème et XVIIème siècles, l’Europe fut marquée par des guerres de religion et des guerres civile et les élites avaient d’autres préoccupations que les musées.

La situation changea avec le siècle des Lumières, mouvement philosophique, littéraire et culturel que connut l’Europe au XVIIIème siècle et l’émergence de l’Etat-nation après 1815.

Museum der Kulturen Bazel (1893). Foto: TES. 

En 1671, la ville de Bâle avait déjà organisé une collection d’art, le cabinet Amerbach – et ses joyaux des XVème et XVIème siècle – fut exposé dans la maison dite « Zur Mücke » et devint l’un des lieux les plus fréquentés de la ville. Le cabinet Amerbach fut l’une des premières collections d’une institution bourgeoise à être accessible au public.

Ce cabinet de type encyclopédique qui comprenait notamment des objets naturels et ethnographiques ainsi qu’une bibliothèque, renfermait près de cinquante peintures, ainsi qu’un très riche ensemble de dessins et gravures. Il est finalement à l’origine de la création du musée des Antiquités et du musée d’Art de Bâle (Kunstmuseum) en 1936.

Le musée d’Art de Bâle est aujourd’hui un musée de renommée mondiale. Sa collection – la collection d’art publique de Bâle – comprend actuellement près de 4 000 peintures, sculptures, installations et vidéos, ainsi que 300 000 dessins et gravures résultant de sept siècles de création. Le cabinet Amerbach constitue le noyau historique de la collection.

La Suisse possède la plus forte densité de musées en Europe et dans le monde par rapport au nombre d’habitants.

Il s’agit de musées de grande qualité, soutenus dans une large mesure par des fonds émanant de personnes privées et du monde des affaires.

Dans le domaine de l’art, la Suisse est aussi une « fédération » au sens propre du terme.

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.

Haus zur Mücke