Château de Neuchâtel, 12e siècle. Photo:TES

L’acropole des Neuchâtelois

Avant l’an mille, la ville de Neuchâtel fut un petit bourg castral. La colline du château de Neuchâtel, occupée depuis le IIème siècle après J.-C. par un établissement gallo-romain, fut dotée dès les VIIème et VIIIème siècles d’une église collégiale, agrandie pendant les époques romane et gothique.

Autour de l’an mille, les rois du royaume de Bourgogne (888-1032), compte tenu de leur assise, ont confié à leur entourage la garde de plusieurs passages et forteresses stratégiques, sur le territoire de la Suisse actuelle, ce qui fut le cas, notamment, des forteresses de Morat et de Neuchâtel.

Le château de Neuchâtel (Neuenburg en allemand) fut appelé Novum castellum en 1011 puis Novum castrum dès le XIIème siècle.

Les premiers renseignements sûrs concernant Neuchâtel datent des années 1140, lorsque les frères, Mangold II de Fenis (mort vers 1147) et Rodolphe Ier de Fenis (mort vers 1149), gouvernaient Neuchâtel ensemble.

Ils acquirent rapidement une réelle emprise économique sur la région et disposèrent de revenus importants constitués en vignes, champs, fermes, églises, cens et prébendes divers.

En 1196, la famille fit partie de la maison comtale de Neuchâtel, une dynastie de comtes installés dans le nord-ouest de la  Suisse – principalement sur les territoires des actuels cantons de Neuchâtel et de Berne – du XIIème siècle à la fin du XVIème siècle.

Forte de ce pouvoir, la maison de Neuchâtel érigea des édifices religieux :  les frères Mangold II de Neuchâtel et Rodolphe Ier de Neuchâtel seigneurs de Neuchâtel, fondèrent ainsi l’abbaye de Fontaine-André en 1143 et le chantier de la collégiale de Neuchâtel débuta aux environs de 1190 à l’instigation du premier des seigneurs de Neuchâtel, Ulrich II.

A la manière d’une acropole, la colline du château de Neuchâtel accueille la collégiale de Neuchâtel, fruit de plus de huit siècles d’apports architecturaux, décoratifs et mobiliers de grande valeur.

La collégiale et son cloître, constituent, avec le château voisin et son aula royale somptueusement ornée, un ensemble monumental d’importance exceptionnelle dans l’histoire politique aussi bien qu’architecturale du canton.

(Source : J. Bujard (Ed.), Histoire du canton de NeuchâtelAux origines médiévales d’un territoire, Neuchâtel, 2014).

Rédaction et révision: Marianne Wyss, écrivain public et traductrice.