Bâle, un vicus sine nomine
13 décembre 2021
Après la victoire de Jules César sur Vercingétorix à Alesia en 52 avant J-C., la Gaule entière – plus ou moins la France actuelle – passa sous l’autorité de Rome, tout comme l’ouest et le nord-ouest de la Suisse, en tant qu’alliés de l’Empire romain (foederati) et Genève (Genava) comme partie de la Gaule narbonnaise (Gallia narbonensis) depuis 122 avant J.-C. Durant une certaine période, le Rhin fut la frontière naturelle de l’Empire romain.
L’organisation administrative de la Gaule fut modifiée sous le règne d’Auguste (empereur de 27 avant J.-C. à 14 après J.-C).
La région de Bâle fit alors partie de la Gaule belgique, qui s’étendait de l’actuelle Belgique et de l’est de la France à la région du Haut-Rhin, y compris le Moyen Pays jusqu’au lac Léman.
On créa des points d’appui pour les troupes, par exemple à Vindonissa (Windisch), de nouvelles structures administratives (vici ou vicus en singulier) et la fondation de la colonie d’Augusta Raurica (les communes d’Augst (canton de Bâle-Campagne) et Kaiseraugst (canton d’Argovie).
Les mutations culturelles et sociales, qui s’étaient esquissées déjà quelques décennies auparavant et qui avaient pour principaux protagonistes les membres de l’aristocratie locale, s’accélèrent avec l’intégration des territoires celtiques à l’empire romain.
La progression de la romanisation put s’observer aussi à Basilia, au site celtique, doté de fortifications, du Münsterhügel.
A la fin du Ier siècle après J.-C., la poursuite des conquêtes romaines exigea une nouvelle réorganisation administrative des zones frontalières.
La région du coude du Rhin fut intégrée à la nouvelle province de Germanie Supérieure par l’empereur Domitien (81-96 après J.-C.), comprenant notamment l’Alsace, la Suisse septentrionale et les Champs Décumates, la Forêt-Noire et les territoires entre le Rhin, le Danube et le Main.
Le petit vicus sine nomine (Basilia n’est pas mentionnée dans les sources romaines) est abandonné vers le milieu de IIIème siècle, mais l’histoire de Bâle commence un siècle plus tard avec l’édification d’une puissante forteresse qui englobe tout l’éperon de la colline de la cathédrale et c’est au IXème siècle que fut construite la première cathédrale du nouvel évêché.
(Source: A. Hagendorn, ‘De la frontière à l’arrière-pays: la naissance d’un vicus’, dans Archéologie Suisse, Bâle, 2015).